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Éradication de la BVD

Un nouvel élément de la BDTA vise à rendre le trafic des animaux plus sûr

Ce que signifie le feu de signalisation BVD

Quel est le risque d'introduire la diarrhée virale bovine (BVD) lorsqu'un animal est acheté ? C'est ce que montre le « feu BVD », visible depuis le 1er novembre dans la BDTA. En s’y fiant, les élevages bovins suisses devraient être exempts de BVD d'ici fin octobre 2026.
Auteure : Edith Nüssli

Le feu de signalisation BVD est visible depuis le 1er novembre dans la banque de données sur le trafic des animaux (BDTA) et le sera pendant deux ans dans les détails de l'exploitation et au niveau des données de base de l’animal. Il est désormais en outre visible sur le document d'accompagnement rempli électroniquement. Le feu tricolore indique le risque de BVD que présente un élevage : le vert correspond aux exploitations à risque négligeable, l'orange à un risque modéré, le rouge à un risque élevé.

Ce que signifient vert, orange, rouge
« Vert
» - risque négligeable - signifie que l'exploitation remplit les critères suivants :

Critère 1 : l'exploitation n'a pas d'animal sous séquestre pour cause de BVD et aucun animal infecté de manière persistante (PI) n'est apparu depuis 18 mois (voir encadré « Comment se transmet la diarrhée virale bovine »).

Critère 2 : la surveillance de la BVD (voir l'encadré « Le programme de surveillance de la BVD ») n'a donné lieu à aucune suspicion de circulation du virus dans l’exploitation pendant une période suffisamment longue.

« Orange » - risque modéré - signifie :

Le critère 1 est rempli, le critère 2 ne l'est pas. Ces exploitations ont présenté récemment des résultats positifs lors de la surveillance ou une surveillance incomplète. On ne peut exclure avec certitude qu’elles ne représentent aucun risque de contamination par la BVD.

« Rouge » - risque élevé - signifie que les critères 1 et 2 ne sont pas remplis.

Pour les élevages bovins qui ne font pas partie du programme national de surveillance de la BVD, le risque de BVD ne peut pas être évalué ; ils sont signalés en « gris ».

Respecter les feux de signalisation BVD lors du déplacement d'animaux
En n'achetant que des animaux provenant d'élevages signalés avec un feu vert ou des animaux testés négatifs au virus de la BVD, les exploitations minimisent le risque d'introduire le virus chez elles. Les organisateurs d'expositions et de ventes aux enchères devraient veiller à ne présenter que des animaux provenant d'élevages verts ou des animaux testés négatifs au virus de la BVD. Sur les marchés publics, seuls les animaux provenant d'exploitations vertes ou les animaux testés négatifs au virus de la BVD seront acceptés à partir du 1er avril 2025.

Le trafic contrôlé des animaux est le troisième critère à remplir pour obtenir le nouveau statut « indemne de BVD » le 1er novembre 2026. Cela implique qu'au cours des 12 derniers mois précédant cette date, seuls des animaux provenant d'exploitations au feu vert ou des animaux testés négatifs au virus de la BVD ne doivent avoir été introduits dans l'exploitation. Ainsi, quiconque achète à partir du 1er novembre 2025 un animal non testé provenant d'une exploitation non verte ne remplit pas ce troisième critère. Cela vaudra également pour les achats sur les marchés et les ventes aux enchères.

Comment le feu BVD est-il calculé ?
Le fait que le feu d'une exploitation soit vert, orange ou rouge se base sur les données saisies concernant le trafic des animaux, les analyses de laboratoire et les cas d'épizootie signalés. Le risque BVD est recalculé dans la BDTA chaque nuit. Plus les informations sont saisies rapidement sur la BDTA, plus le feu est actuel et plus il est pertinent. Toute suspicion de BVD doit être immédiatement signalée au vétérinaire du troupeau, car la BVD est une épizootie à déclaration obligatoire.

Près de 14% de feux orange et rouge BVD
Peu avant le début de la phase de transition de deux ans, le feu BVD était vert pour environ 86% des exploitations et rouge pour seulement 0.2% ou 83 exploitations. Pour les 13% restants, le feu était orange. « Dans la plupart des cas, les exploitations avec un feu orange n'ont besoin que d'un peu plus de temps pour remplir elles aussi le critère 2 de surveillance négative de la BVD et pouvoir ainsi obtenir le feu vert », explique Elena Di Labio, responsable du programme d'éradication de la BVD à l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires OSAV.

Atteindre le nouveau statut « indemne de BVD »
L'objectif de la phase de transition de deux ans est que les élevages bovins suisses remplissent les trois critères exigés et obtiennent ainsi le nouveau statut « indemne de BVD » le 1er novembre 2026. Celui-ci donne plus de sécurité que le statut actuel « aucun séquestre », car le nouveau statut BVD prend en compte la situation BVD d'un élevage jusqu'à 24 mois en arrière. Les statuts actuels « aucun séquestre », « sous séquestre » ou « animaux individuels sous séquestre » sont encore valables jusqu'à fin octobre 2026, indépendamment du feu BVD.


Comment la diarrhée virale bovine se transmet-elle ?

  • Dans le ventre de la mère : les veaux qui sont infectés par le virus de la BVD dans le ventre de leur mère peuvent devenir des animaux infectés permanent (animaux PI). Ils disséminent les virus BVD tout au long de leur vie et constituent la principale source de contamination pour les autres animaux.

  • Directement par contact avec la bouche, le nez, les matières fécales ou les fluides corporels d'un animal infecté. Le placenta et tous les liquides de naissance sont également infectieux. D'où l'importance d'une bonne hygiène à la naissance.

  • Indirectement, par les vêtements, les bottes, les outils et la litière contaminés, les bétaillères sales, etc.

Tant que certains animaux sont encore porteurs du virus de la BVD, la maladie peut réapparaître à tout moment.


Le programme de surveillance de la BVD
Depuis 2012, les élevages bovins en Suisse font l'objet d'une surveillance de la BVD. Un échantillon de lait de mélange est prélevé tous les six mois dans toutes les exploitations qui livrent du lait, afin de détecter la présence d'anticorps contre la BVD. Pour tous les élevages bovins sans livraison de lait, des échantillons de sang sont prélevés une fois par an sur un groupe de bovins, soit à l'abattoir, soit à la ferme. Ces échantillons sont également analysés pour détecter la présence d'anticorps.

Si le résultat du lait de mélange ou du groupe de bovins est positif, le vétérinaire doit prélever d'autres échantillons sur des animaux du troupeau concerné et les faire analyser.

Si des animaux infectés de manière permanente par le virus sont trouvés, ils doivent être immédiatement abattus.

Dans certaines exploitations, tous les veaux nouveau-nés sont directement testés pour la BVD à l'aide de prélèvements via la marque auriculaire. Ces exploitations sont désignées par le canton. Les animaux testés positifs doivent être immédiatement abattus.

Des tests négatifs dans le cadre de la surveillance de la BVD signifient qu'il n'y a aucune indication que le virus de la BVD circule dans le troupeau.


 

Links

Vue d’ensemble de la phase de transition
Feu de signalisation BVD (état au 25 octobre 2024)

La filière bovine et le Service vétérinaire suisse profitent d'une situation initiale favorable

La Suisse veut être exempte de BVD et entame la dernière phase de l’éradication

En Suisse, 99% des exploitations bovines sont indemnes de diarrhée virale bovine (BVD). La filière bovine, en collaboration avec le Service vétérinaire suisse, veut désormais éradiquer totalement la BVD. Pour ce faire, le feu de signalisation BVD sera visible dans la banque de données sur le trafic des animaux à partir du 1er novembre et ce pour deux ans. Si ce dernier est respecté lors du trafic des animaux, les élevages bovins suisses devraient être exempts de BVD fin octobre 2026 et le trafic des animaux devrait ensuite être possible sans restriction.
Auteure : Edith Nüssli

« Grâce à une lutte et à une surveillance intensive, la BCD a pratiquement disparu en Suisse », déclare Elena Di Labio, responsable du programme d'éradication de la BVD à l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires OSAV (voir encadré « Ce qui a déjà été fait »). Selon elle, il s'agit d'une situation de départ favorable pour entamer la dernière étape de l'élimination de la BVD. Profitant de ce contexte favorable, la filière bovine a décidé, en collaboration avec le Service vétérinaire suisse, de rendre le trafic des animaux encore plus sûr. Le Service vétérinaire suisse comprend l'OSAV et les services vétérinaires cantonaux. Après une phase de transition de deux ans, tous les élevages bovins devraient atteindre le statut « indemne de BVD », de sorte que le trafic des animaux soit possible sans restriction.

BVD et déplacement d’animaux
La BVD est une épizootie à déclaration obligatoire. Le virus se propage principalement par le biais du trafic d'animaux. C'est pourquoi l'épizootie peut réapparaître à tout moment, tant que certains animaux sont encore porteurs du virus de la BVD (voir encadré « Les dégâts causés par le virus de la BVD »). « Des cas isolés peuvent déjà conduire à des épidémies régionales plus importantes et à des dommages économiques considérables, d'autant plus que le trafic des animaux est très intense en Suisse », souligne Michel Geinoz, président de l'organisation Santé animaux de rente Suisse (NTGS).

Le feu tricolore BVD aide à protéger son propre cheptel
Afin d'éviter d'introduire le virus dans leur exploitation, tous les détenteurs d'animaux pourront, à partir du 1er novembre, se référer à ce que l'on appelle le feu BVD. Celui-ci sera visible sur la banque de données sur le trafic des animaux (BDTA), dans les détails de l'exploitation, et sur le document d'accompagnement rempli électroniquement et imprimé. Ce feu indique le risque de BVD que présente un élevage bovin : le vert correspond aux exploitations à risque négligeable, l'orange à un risque moyen et le rouge à un risque élevé.

Les éleveuses et éleveurs peuvent protéger activement leur cheptel contre la BVD en n'acceptant que des animaux provenant d'élevages présentant un risque négligeable de BVD, c'est-à-dire d'exploitations avec un feu vert ou alors des animaux testés négatifs au virus de la BVD. Les organisateurs de marchés, d'expositions et de ventes aux enchères devraient veiller à ne présenter que des animaux provenant d'élevages verts ou des animaux testés négatifs au virus de la BVD.

Le feu BVD complète le statut BVD actuel
Le feu BVD n'a aucune influence sur le statut BVD actuellement en vigueur ; il s'agit d'une aide durant la phase de transition de deux ans. Le statut actuel « non soumis à restriction », « animaux individuels soumis à restriction » ou « soumis à restriction » ne sera remplacé par le nouveau statut « indemne de BVD » ou « non indemne de BVD » que le 1er novembre 2026. Le nouveau statut tiendra compte de la situation de la BVD au cours des 24 derniers mois. Le statut BVD actuellement en vigueur tient uniquement compte de la présence ou non d'un cas ou d'une suspicion de BVD sur l'exploitation.

Objectif réaliste
Si, pendant la phase de transition de deux ans, chaque exploitation n'achète que des animaux provenant d'exploitations au feu vert ou des animaux testés négatifs à la BVD, les élevages bovins pourront être exempts de BVD fin octobre 2026. « Cette dernière phase est très importante pour tous les acteurs », souligne Geinoz. Les éleveurs de bovins ont tout à profiter d’une éradication de la BVD.


Que de chemin parcouru

En 2008, le programme national d'éradication de la BVD a été lancé, développé par le Service vétérinaire suisse en collaboration avec la branche. En l'espace de six mois, l'ensemble du cheptel bovin suisse a été testé pour la BVD et les animaux infectés permanents (PI) ont été réformés. La proportion d'animaux PI parmi les veaux nouveau-nés est passée de 1.4 à 0.8%. À partir de début 2009, tous les veaux nouveau-nés ont été testés. En cas de résultat positif, le veau était abattu. Les tests ont été poursuivis jusqu'à fin 2012. Lors de résultat positif, la source de contamination a toujours été recherchée. Le pourcentage de veaux PI est ainsi tombé à 0,02%. Un programme de surveillance est en vigueur depuis 2012. Dans les exploitations qui livrent du lait, celui-ci est analysé tous les six mois pour détecter la BVD. Dans les autres exploitations, des échantillons de sang sont prélevés une fois par an et dans certaines exploitations, les veaux sont encore testés.


Les dégâts causés par le virus de la BVD

Une infection par la BVD entraîne entre autres des troubles de la fécondité, une réduction de la production laitière et un retard de croissance. En cas de suspicion, il faut immédiatement contacter le vétérinaire du troupeau. « Ce virus est particulièrement sournois », remarque Elena Di Labio de l'OSAV. Chez les vaches gestantes infectées, il parvient au fœtus par le placenta et n'est pas reconnu par celui-ci comme un virus nuisible pendant la première moitié de la gestation, car son système immunitaire n'est pas encore développé. Ainsi, les veaux sont infectés de manière permanente (animaux PI) et excrètent le virus toute leur vie et en grande quantité. Il est donc particulièrement important de détecter les animaux PI à un stade précoce et de les abattre avant qu'ils ne propagent le virus.


Avant le lancement du programme national d'éradication de la BVD en 2008, la maladie causait chaque année en Suisse des pertes économiques comprises entre 9 et 16 millions de francs, selon l'OSAV.

 

Liens utiles

Fiche d’information - Pour que les élevages bovins restent indemnes de BVD
Infographique - Dernière ligne droite pour l’éradication de la BVD